Ce mardi 5 Août 2025 marque à Genève l’ouverture des négociations en vue de l’obtention d’un traité mondial contre la pollution plastique. En discussion depuis 3 ans, les discussions de cette séance sont censées être les dernières pour trouver cet accord. Réunis sous l’égide de l’ONU, près de 180 pays y participent.

La consommation de plastique, un danger mondial

Selon le rapport publié le 03 Août 2025 par The Lancet intitulé “The Lancet Countdown on health and plastics”, sur la période allant de 1950 à 2022, la consommation plastique a été multipliée par 200. Soit de 2 millions de tonnes à 475 millions de tonnes. Et selon les projections de l’OCDE, avec une telle croissance, la consommation de plastique atteindrait les 884 millions de tonnes en 2050.

Par ailleurs, le rapport de The Lancet établit un lien direct entre la consommation de plastique, et toute une série de maladies telles que le cancer, les malformations congénitales etc. Une exposition susceptible de causer des dégâts de la naissance jusqu’à la vieillesse. Il a aussi été démontré selon les données recueillies dans seulement 38 pays, en se basant sur 3 substances chimiques plastiques, le coût des dommages sanitaires s’élève à 1,5 milliard de dollars américain. 

Les scientifiques classent cette crise au même rang que la crise climatique. C’est une crise mondiale dont l’urgence ne doit pas être sous-estimée, clament-ils. Le médecin et chercheur à Boston College aux Etats-Unis, Philip Landrigan, prévient que la population la plus vulnérable et la plus touchée par la pollution plastique serait les enfants.

Les négociations à Busan, un échec ou un pas vers une solution?

Les délégations internationales qui comprennent les États, les ONG et d’autres institutions ont beaucoup de difficulté à s’entendre. Lors de la réunion à Busan en décembre 2024 en Corée du Sud, des divergences d’intérêts, de tensions géopolitiques et commerciales, avaient amené un groupe de pays à bloquer toute évolution vers un accord.

Deux points de vue aux impacts différents empêchaient l’avancée des négociations. D’un côté, y avait les pays qui ont signé la High Ambition Coalition, tels que le Danemark, la Suisse, le Canada etc qui appuyaient pour une action climatique durable et solidaire d’ici 2030; Et de l’autre on retrouvait les pays producteurs de plastique et de pétrole dont les avancées contraignant leurs intérêts. Cette situation avait fait des négociations de Busan un échec en ce qu’aucun accord n’ait été trouvé.

A quoi s’attendre des négociations de Genève?

Cette session supplémentaire de négociations intergouvernementales est baptisée CIN5-2. Elle fait suite aux échecs des dernières rencontres.  Le diplomate équatorien Luis Vayas Valdivieso, qui préside les débats, estime que la responsabilité de réduire la pollution plastique repose sur les États. Il a ajouté que l’on fait face à une crise mondiale dont les conséquences touchent les écosystèmes, polluent les océans et les rivières, menacent la biodiversité, et affectent la santé humaine en pesant injustement sur les plus vulnérables.

L’objectif de ce sommet, qui est suivi par près de 600 ONG, est de parvenir à signer le tout premier traité mondial pour lutter contre la consommation plastique.  Un document préliminaire relatant plus de 300 points de désaccord issus des discussions de décembre à Busan laisse planer beaucoup de doute quant à l’atteinte d’un tel objectif. Toutefois, la présence à Genève de plusieurs délégations qui n’y étaient point en à Busan est une note positive. 

Parviendront-ils à le faire au terme du délai fixé?