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18 mai 2025 : 300 millions de gourdes pour une fête nationale délocalisée

18 mai 2025 : 300 millions de gourdes pour une fête nationale délocalisée

Niola Lynn Sarah Devalis Octavius, Ministre de la Jeunesse, des Sports et de l’Action civique et le drapeau haïtien. (Photo publiée par @PrimatureHT)
Le gouvernement haïtien entend marquer la fête du drapeau, ce 18 mai 2025, par une grande célébration nationale. Plus de 300 millions de gourdes seront mobilisées pour organiser des activités dans les dix départements du pays, a annoncé Niola Lynn Sarah Devalis Octavius, ministre de la Jeunesse, des Sports et de l’Action civique (MJSAC)

Cap-Haïtien, mercredi 14 mai 2025 – Le gouvernement haïtien entend marquer la fête du drapeau, ce 18 mai 2025, par une grande célébration nationale. Plus de 300 millions de gourdes seront mobilisées pour organiser des activités dans les dix départements du pays, a annoncé Niola Lynn Sarah Devalis Octavius, ministre de la Jeunesse, des Sports et de l’Action civique (MJSAC), lors du programme gouvernemental Les Mardis de la Nation.

Niola Lynn Sarah Devalis Octavius, Ministre de la Jeunesse, des Sports et de l’Action civique et le drapeau haïtien. (Photo publiée par @PrimatureHT)
Niola Lynn Sarah Devalis Octavius, Ministre de la Jeunesse, des Sports et de l’Action civique et le drapeau haïtien. (Photo publiée par @PrimatureHT)

Pourquoi le Cap-Haïtien et pas l’Arcahaie ?

Traditionnellement, la fête du drapeau se déroule à l’Arcahaie, berceau du Bicolore. Mais depuis 2022, les célébrations officielles n’y ont plus lieu en raison de l’insécurité sur la route nationale numéro 1, contrôlée en partie par des gangs armés. Le gouvernement a donc choisi, cette année encore, de transférer les festivités officielles au Cap-Haïtien, loin des zones à haut risque.

Est-ce une forme de marronnage face aux gangs qui dictent leur loi dans la région métropolitaine ? Est-ce que l’État abandonne les espaces symboliques au profit de la sécurité ? La question mérite d’être posée, surtout quand on évoque la mémoire d’un peuple qui a combattu l’oppression avec courage.

Des célébrations dans tous les départements

Selon la ministre Octavius, le 18 mai sera « une journée d’action civique et physique », avec des parades, fanfares et défilés à travers le pays. Le Cap-Haïtien accueillera les cérémonies officielles : un Te Deum, une grande parade patriotique retraçant la couture du drapeau, et plusieurs activités culturelles.

Des événements majeurs sont aussi prévus dans la Grand-Anse, le Sud, et dans l’Ouest, notamment au parc Sainte-Thérèse de Pétion-Ville. L’Arcahaie, malgré sa mise à l’écart officielle, ne sera pas oubliée : des défilés et des compétitions sportives y sont programmés avec le soutien matériel du ministère.

Un thème qui appelle à l’unité nationale

Sous le thème « Yon sèl drapo, yon sèl pèp, yon sèl nasyon », le gouvernement souhaite faire de cette journée un symbole de cohésion. « C’est un appel à l’unité. La fête du Bicolore doit être un moment de recueillement, de mémoire et de positivité », a souligné la ministre, insistant sur l’importance de célébrer les dates significatives dans un esprit constructif.

Drapo Ayisyen
Drapo Ayisyen

La ministre a également annoncé des activités pour la fête de l’universalité, sans en révéler les détails. Mais en attendant, la question reste entière : comment concilier célébration de l’unité et fragmentation du territoire par les gangs ? Peut-on vraiment rendre hommage au drapeau dans un pays où certaines routes sont devenues infranchissables pour les autorités elles-mêmes ?

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