AYITI AN AVAN

New York, Téhéran, Washington, lundi 23 juin 2025 – Ce dimanche 22 juin 2025 à l’aube, les États-Unis ont lancé des frappes ciblées contre trois sites nucléaires iraniens, en réponse à ce qu’ils qualifient de violations majeures de l’accord de non-prolifération. Ces bombardements marquent un tournant majeur dans les tensions grandissantes au Moyen-Orient.

Iran Hormuz

Face à ce qu’il considère comme une agression illégale, l’Iran a immédiatement saisi le Conseil de sécurité de l’ONU, réclamant une réunion d’urgence. À New York, les diplomates du monde entier ont été convoqués d’urgence pour tenter d’éviter un engrenage militaire incontrôlable.

« Les peuples de la région ne doivent pas subir un nouveau cycle de destruction. Nous risquons une spirale sans fin de représailles », a alerté Jérôme Bonnafont, représentant permanent de la France à l’ONU.

Paris exhorte Téhéran à ne pas céder à la tentation de représailles militaires, à mettre un terme à l’escalade nucléaire et à revenir à la table des négociations.

Israël entre en scène : Evin et les Gardiens de la révolution visés

Quelques heures après les frappes américaines, Israël a lancé ses propres opérations contre plusieurs cibles stratégiques à Téhéran, notamment :

  • La prison d’Evin, symbole de la répression politique,
  • Le QG du Basij,
  • Des sites affiliés aux Gardiens de la Révolution,
  • L’horloge géante affichant le compte à rebours vers la « destruction d’Israël »,
  • Plusieurs centres idéologiques et religieux du régime.

Le ministre israélien de la Défense, Israël Katz, a qualifié ces frappes de « message clair » : « Si l’Iran franchit des lignes rouges, il en paiera le prix. »

Le détroit d’Hormuz : l’arme énergétique de Téhéran

En représailles aux frappes, le Parlement iranien a voté un projet de fermeture du détroit d’Hormuz, par où transite 20 à 25 % du pétrole mondial. La décision finale revient toutefois au Conseil suprême de sécurité nationale.

« Nous avons plusieurs options. La fermeture sera décidée lorsque cela sera nécessaire », a déclaré Esmail Kosari, député et haut responsable des Gardiens de la Révolution.

Le chef de la diplomatie iranienne, Abbas Araqchi, a prévenu que l’attaque américaine aurait des « conséquences éternelles », tout en restant évasif sur la nature exacte des représailles.

Le monde se prépare à un choc pétrolier

Selon une analyse du Washington Post, la fermeture d’Hormuz entraînerait une flambée brutale des prix du pétrole :

  • Le baril pourrait dépasser les 100 dollars, voire grimper jusqu’à 130 dollars en cas de conflit prolongé,
  • Le prix de l’essence aux États-Unis pourrait augmenter de plus d’un dollar par gallon,
  • L’impact serait encore plus sévère pour les marchés asiatiques fortement dépendants du détroit.

Toutefois, plusieurs analystes doutent que l’Iran passe à l’acte, en raison :

  • De ses liens économiques étroits avec la Chine,
  • De sa capacité militaire limitée à bloquer le détroit,
  • Et de la montée en puissance énergétique des États-Unis, aujourd’hui moins vulnérables aux chocs pétroliers.

« Il est probable qu’on assiste à une frénésie d’achats dès l’ouverture des marchés », estime Denton Cinquegrana, analyste chez OPIS.

Déjà, 1 600 navires dans la région ont subi des perturbations GPS, selon la société maritime Windward.

Rubio à Pékin : “Faites pression sur l’Iran”

Le secrétaire d’État américain Marco Rubio a lancé un appel direct à la Chine, exhortant Pékin à dissuader l’Iran d’entraver la navigation dans le golfe Persique.

« Ce serait un suicide économique. Nous avons les moyens d’y répondre, mais cela nuirait bien plus à l’économie d’autres pays qu’à la nôtre », a-t-il déclaré sur Fox News.

Appels internationaux à la retenue

Face au risque de guerre régionale, les voies diplomatiques se multiplient :

  • À Bruxelles, Kaja Kallas, cheffe de la diplomatie de l’UE, a déclaré :
    « Une fermeture du détroit serait extrêmement dangereuse. »

  • À Pékin, le porte-parole du ministère des Affaires étrangères Guo Jiakun a appelé à empêcher
    « une propagation de la guerre »
    et à
    « revenir à un règlement politique. »

    Vers une nouvelle guerre énergétique mondiale ?

Alors que les marchés s’apprêtent à rouvrir ce dimanche soir, les opérateurs s’attendent à une hausse immédiate des prix.
Une chose est sûre : le Moyen-Orient entre dans une phase critique, avec :

  • Un risque élevé d’escalade militaire,
  • Une instabilité énergétique mondiale,
  • Et une communauté internationale impuissante, oscillant entre condamnations verbales et appels à la retenue.