Le 7 juillet 2025, six employés du Fonds des Nations Unies pour l’Enfance (UNICEF) ont été enlevés à Port-au-Prince lors d’une mission autorisée dans une zone contrôlée par des gangs armés. Une personne avait été libérée dès le lendemain, tandis que les cinq autres ont été relâchées dans la soirée du lundi 28 juillet, selon un communiqué officiel de l’UNICEF. L’agence n’a pas précisé si leur libération a nécessité le versement d’une rançon.

Une stratégie criminelle bien rodée
Les enlèvements sont devenus une source majeure de financement pour les gangs haïtiens. Grâce aux rançons, ils se procurent des armes et des munitions, renforçant ainsi leur pouvoir dans la capitale et ses alentours. Les experts notent que ces groupes criminels s’appuient de plus en plus sur leurs propres réseaux économiques, extorsion, péages illégaux, et enlèvements, réduisant leur dépendance vis-à-vis des élites locales qui les soutenaient autrefois.
Une tendance en forte hausse
Selon les Nations Unies, 1 494 enlèvements ont été recensés en 2024. Pour la seule première moitié de 2025, près de 350 cas ont déjà été signalés. Une hausse alarmante comparée aux années précédentes, où les chiffres étaient déjà préoccupants. L’UNICEF rapporte que les femmes et les enfants sont de plus en plus ciblés, ce qui accentue la vulnérabilité des familles déjà frappées par la pauvreté et la violence.
Des chiffres loin de refléter la réalité ?
L’expert humanitaire Austin Holmes, qui a participé à plusieurs négociations de libération d’otages en Haïti, affirme que le nombre réel d’enlèvements pourrait être bien plus élevé. Le silence des victimes s’explique par la peur, le manque de confiance envers les institutions et une corruption profondément enracinée dans le système.
Et maintenant ?
Alors que les employés de l’UNICEF retrouvent la liberté, la question reste entière : combien d’enfants, de femmes et d’humanitaires devront encore être pris en otage avant qu’une réponse efficace à la crise sécuritaire ne voie le jour en Haïti ?