Port-au-Prince, mercredi 6 août 2025 — Le gouvernement haïtien a organisé, le mardi 4 août 2025, un cocktail d’adieu à l’hôtel Karibe pour saluer la fin de mission d’Ulrika Ulfsdotter Richardson, représentante spéciale adjointe du Secrétaire général de l’ONU en Haïti et coordonnatrice résidente du Système des Nations Unies. L’information a été rendue publique par la Primature à travers un communiqué officiel.

Un hommage officiel à une alliée internationale
La cérémonie s’est déroulée en présence du Premier ministre Alix Didier Fils-Aimé, du ministre de l’Économie et des Finances Alfred Fils Métellus, ainsi que du ministre des Affaires étrangères et des Cultes Jean-Victor Harvel Jean-Baptiste. À cette occasion, le chef du gouvernement haïtien a salué « l’engagement constant, la coopération constructive et la présence soutenue » de Mme Richardson aux côtés du peuple haïtien durant les périodes de crise. Un cadeau symbolique lui a été remis en guise de reconnaissance.
« C’est à nous de vous dire au revoir et merci, pour votre persévérance et votre capacité à faire la différence », a déclaré le Premier ministre. Il a exprimé l’espoir de futures collaborations, concluant : « Au nom de mon gouvernement et du peuple haïtien, je vous dis merci. »
Une mission de deux ans dans un contexte de crise
Diplomate suédoise, Ulrika Richardson avait pris ses fonctions en Haïti en 2022, succédant au Français Bruno Lemarquis au Bureau intégré des Nations Unies en Haïti (BINUH). Son départ intervient dans un contexte particulièrement difficile pour le pays. Il est à noter que la Représentante spéciale du Secrétaire général de l’ONU, Maria Isabel Salvador, a également terminé son mandat en juin dernier, remplacée depuis par le diplomate mexicain Carlos G. Ruiz Massieu.
Une présence onusienne persistante face à une insécurité croissante
Malgré l’implication continue de l’ONU en Haïti, la situation sécuritaire n’a cessé de se détériorer. En 2024, au moins 5 601 personnes ont été tuées dans des actes de violence liés aux gangs, soit plus de 1 000 morts de plus qu’en 2023. Dans cette même période, 2 212 personnes ont été blessées et 1 494 enlevées, selon les données du dernier rapport des Nations Unies.
Et la tendance s’est aggravée en 2025. Entre décembre 2024 et février 2025, plus de 2 600 homicides ont été enregistrés, marquant une intensification des violences. Par ailleurs, le pays fait face à une crise humanitaire majeure, avec un record de 1,3 million de déplacés internes. Environ 5,7 millions d’Haïtiens vivent actuellement en situation d’insécurité alimentaire.
Une mission diplomatique marquée par les turbulences
Le départ de Mme Richardson symbolise la fin d’un mandat marqué par de nombreux défis, tant sécuritaires qu’humanitaires. Bien que son engagement ait été salué par les autorités haïtiennes, les résultats sur le terrain restent mitigés face à l’ampleur de la crise. La nouvelle équipe onusienne, désormais dirigée par Carlos G. Ruiz Massieu, devra relever le défi de restaurer une coopération efficace dans un contexte où la violence et la misère continuent de gagner du terrain. En dépit de deux années de mandat, la montée fulgurante de l’insécurité ne pose-t-elle pas la question de l’efficacité réelle de l’ONU sous la coordination de Mme Richardson ?