
Port-au-Prince, vendredi 25 avril 2025 – Un an après l’installation du Conseil présidentiel de transition (CPT), les promesses de stabilité, de sécurité et de retour à l’ordre démocratique semblent s’être dissipées dans le fracas d’une insécurité galopante et d’une perte de contrôle territorial alarmante. Ce qui devait marquer un nouveau départ pour Haïti devient, pour beaucoup, le symbole d’un espoir trahi et d’une gouvernance à bout de souffle.
Un début prometteur
À sa prise de pouvoir, le CPT avait suscité des attentes considérables au sein de la population. Les promesses de réforme, de lutte contre l’impunité et de rétablissement de l’ordre public étaient perçues comme des actes d’espoir et de renouveau. Les premiers mois furent marqués par des initiatives pour stabiliser la situation, mais rapidement, les défis se sont accumulés.
L’escalade de l’insécurité
Au fil des mois, la situation sécuritaire s’est nettement détériorée. Les actes de violence, notamment les enlèvements, les assassinats politiques et les affrontements intercommunautaires, se sont multipliés. Les villes et les villages, jadis sous le contrôle de l’État, sont devenus des zones de non-droit où la loi des groupes armés prévaut. Les populations, de plus en plus inquiètes, se sentent abandonnées, et la confiance envers le CPT s’amenuise.
Perte de contrôle de territoire
Un des symptômes les plus inquiétants de cette spirale descendante est la perte de contrôle territorial par les autorités. Des régions entières échappent au pouvoir de l’État, laissant place à une gouvernance par la peur et l’intimidation. Cette situation nuit non seulement à la sécurité des citoyens, mais remet également en question la légitimité du CPT. La perte de locaux de l’État et d’autres infrastructures stratégiques renforce cette perception d’impuissance.
Face à cette crise, le CPT a tenté diverses solutions, allant de déclarations d’urgence à des appels à la coopération internationale pour le soutien sécuritaire. Cependant, ces réponses sont souvent perçues comme réactives et peu efficaces. Les critiques, y compris celles provenant des anciens alliés politiques, s’accumulent, pointant du doigt une gestion désordonnée et un manque de vision claire.
Quelles perspectives d’avenir ?
Pour améliorer la situation, plusieurs observateurs estiment que le Conseil présidentiel transition (CPT) devrait envisager la mise en œuvre de réformes structurelles et favoriser une gouvernance plus inclusive. La question de la sécurité demeure centrale, et des voix appellent à renforcer la coopération avec les acteurs nationaux et internationaux, tout en impliquant davantage les communautés locales dans les efforts de stabilisation.
Le renforcement de la légitimité du CPT pourrait également passer par l’ouverture d’un dialogue élargi avec les différents secteurs de la société, la consolidation des institutions judiciaires, ainsi que le respect des principes fondamentaux de l’État de droit. Selon certains analystes, ces mesures pourraient contribuer à rétablir une certaine confiance et à favoriser un climat plus stable.
Une transition en péril
Un an après sa prise de pouvoir, le Conseil présidentiel transition est confronté à des défis colossaux, notamment en matière de sécurité et de contrôle territorial. Les attentes initiales se heurtent à une réalité alarmante, et le risque d’un effondrement de l’autorité de l’État grandit. L’avenir du pays dépend désormais des choix courageux et des réformes nécessaires pour sortir de cette spirale d’insécurité et de désespoir. Sans une action immédiate et déterminée, la situation ne fera qu’empirer, plongeant le pays dans un chaos difficile à surmonter.
L’échec du CPT n’est pas simplement un échec de leadership, mais plutôt un révélateur des nombreuses conditions nécessaires au succès d’une transition. Cela met en lumière la complexité des dynamiques de pouvoir, de sécurité et de gouvernance dans des contextes fragiles, et rappelle que l’établissement d’une paix durable nécessite un engagement profond, tant sur le plan institutionnel que sociétal.
Dans quelle mesure les acteurs internationaux devraient-ils intervenir pour soutenir le processus de transition du CPT, et quelles implications cela aurait-il pour la souveraineté nationale et la légitimité du gouvernement en place ?