“Poutine propose, Zelensky accepte, mais aucun ne vient”
Pour la première fois depuis plus de trois ans, des négociateurs ukrainiens et russes se sont rencontrés ce vendredi 16 mai à Istanbul, marquant une tentative de relance du dialogue entre Kiev et Moscou. L’initiative fait suite à une proposition de Vladimir Poutine en faveur de pourparlers directs, aussitôt acceptée par Volodymyr Zelensky, qui s’est dit ouvert à toutes les formes de négociation. Pourtant, malgré cette ouverture affichée, ni le président russe ni son homologue ukrainien ne se sont finalement rendus en Turquie. Leurs absences ont laissé place à des délégations chargées de faire avancer les discussions, centrées notamment sur un échange massif de prisonniers et un éventuel cessez-le-feu.

Un échange massif de prisonniers en préparation
Parmi les sujets abordés, un échange de prisonniers d’une ampleur considérable a été annoncé. Le représentant russe, Vladimir Medinski, a fait savoir qu’un transfert de 1 000 prisonniers de chaque côté aurait lieu dans les jours à venir. Cette déclaration a été confirmée par Roustem Oumerov, chef de la délégation ukrainienne.
Depuis le début du conflit, ce type d’échange reste l’un des rares canaux de coopération entre les deux pays. En avril dernier, plus de 240 détenus ont été libérés dans le cadre d’un accord similaire. Selon la BBC, 59 échanges ont été recensés depuis le lancement de l’offensive russe en Ukraine.
Vers un sommet Poutine-Zelensky ?
Roustem Oumerov a également déclaré que la partie ukrainienne souhaitait une rencontre directe entre les deux chefs d’État. Moscou aurait “pris acte” de cette requête. Le négociateur ukrainien évoque même la possibilité d’un sommet au niveau présidentiel.
Récemment, Vladimir Poutine avait laissé entendre qu’il serait favorable à un dialogue en face-à-face avec son homologue ukrainien à Istanbul. Zelensky s’était dit prêt à envisager toutes les formes de négociation pour faire avancer le processus de paix. Cependant, le Kremlin a ensuite indiqué que le président russe ne ferait pas le déplacement, écartant ainsi une rencontre à court terme.
Des discussions autour d’un éventuel cessez-le-feu
Autre point clé des discussions : la question d’un cessez-le-feu. Selon Vladimir Medinski, chaque délégation doit désormais présenter en détail sa vision d’une trêve. La Russie se dit prête à poursuivre les échanges une fois ces propositions clarifiées.
Pour l’heure, Moscou refuse l’idée d’un cessez-le-feu immédiat et sans conditions, tel que le réclament l’Ukraine et ses alliés. Selon la Russie, une pause dans les combats pourrait offrir un répit à Kiev pour se réarmer avec le soutien de l’Occident. Le Kremlin exige en contrepartie l’arrêt des livraisons d’armes occidentales et le retrait ukrainien de plusieurs territoires, des conditions jugées inacceptables par les représentants de Kiev.
Dans l’après-midi, le président français Emmanuel Macron a regretté l’attitude de la Russie, déplorant l’absence de réponse concrète sur un cessez-le-feu et l’absence d’engagement au plus haut niveau.