AYITI AN AVAN

Le lundi 26 mai, des milliers de nationalistes israéliens ont défilé dans les rues de Jérusalem, à l’occasion de “Yom Yerushalaïm”, ou “Journée de Jérusalem”, une commémoration israélienne marquant la conquête et l’annexion de Jérusalem-Est en 1967. Une marche hautement symbolique, perçue comme une provocation par les Palestiniens, qui s’est une nouvelle fois déroulée dans un climat de tension extrême.

Jerusalem

Une ville divisée, malgré les discours d’unité

Alors que les manifestants israéliens, drapeaux bleus et blancs à la main, traversaient les quartiers palestiniens de la Vieille ville, des échauffourées ont éclaté avec des jeunes Palestiniens, illustrant une fois encore les profondes fractures qui traversent Jérusalem. Le Premier ministre Benjamin Netanyahu a réaffirmé sa volonté de maintenir la ville “unifiée, indivisible et sous la souveraineté d’Israël”, malgré le refus de la communauté internationale de reconnaître l’annexion de la partie orientale.

Une présence politique controversée

La tension est montée d’un cran avec la visite sur l’esplanade des Mosquées du ministre d’extrême droite Itamar Ben Gvir. Un geste qualifié de provocation, non seulement par les Palestiniens, mais aussi par plusieurs pays arabes, qui voient dans cette incursion une atteinte au statu quo sur ce site hautement sensible, troisième lieu saint de l’islam.

Des commerçants palestiniens pris pour cible

Au-delà des symboles politiques, la marche a également donné lieu à des actes de violence. Plusieurs commerçants palestiniens de la Vieille ville ont signalé des attaques et des intimidations de la part de participants israéliens, dans un climat de quasi-impunité. “Chaque année, c’est la même chose : des insultes, des vitres brisées, des policiers qui regardent ailleurs”, confie un habitant de Jérusalem-Est, visiblement résigné.

Une commémoration contestée

Pour les Israéliens, Yom Yerushalaïm” représente la “réunification” d’une ville considérée comme leur capitale éternelle. Pour les Palestiniens, c’est au contraire le symbole de l’occupation et d’une politique d’annexion qui ne dit pas son nom. La journée, censée célébrer l’unité, ne fait donc qu’ illustrer la réalité d’une ville toujours profondément divisée, où chaque pierre, chaque rue, est un enjeu politique et identitaire.

Alors que les perspectives d’un règlement pacifique du conflit israélo-palestinien semblent plus lointaines que jamais, la “Journée de Jérusalem” rappelle crûment que la paix dans la ville sainte reste suspendue à un équilibre aussi fragile que contesté.