AYITI AN AVAN

Le CARDH soumet aux autorités un document de recommandations pour juguler la crise sécuritaire

Le CARDH soumet aux autorités un document de recommandations pour juguler la crise sécuritaire

Le Centre d’Analyse et de Recherche en Droits de l’Homme (CARDH) vient de franchir une nouvelle étape dans son engagement en faveur du rétablissement de la sécurité publique. Face à l’effondrement progressif des institutions régaliennes et à l’expansion des groupes armés qui contrôlent une large partie du territoire, l’organisation de défense des droits humains a soumis aux autorités haïtiennes un document de recommandations stratégiques visant à freiner la spirale de violence et amorcer une véritable reconstruction de l’État.

Le Centre d’Analyse et de Recherche en Droits de l’Homme (CARDH) vient de franchir une nouvelle étape dans son engagement en faveur du rétablissement de la sécurité publique. Face à l’effondrement progressif des institutions régaliennes et à l’expansion des groupes armés qui contrôlent une large partie du territoire, l’organisation de défense des droits humains a soumis aux autorités haïtiennes un document de recommandations stratégiques visant à freiner la spirale de violence et amorcer une véritable reconstruction de l’État.

Une crise sans précédent

Depuis plus de quatre ans, Haïti est plongée dans une crise sécuritaire qui ne cesse de s’aggraver. Selon les données compilées par le CARDH, près de 1,1 million de personnes sont déplacées internes, plus de 4 700 assassinats ont été enregistrés, et plus de 3 300 cas d’enlèvements ont été recensés. Des quartiers entiers, y compris à Port-au-Prince, sont passés sous le contrôle des gangs, transformant ces zones en territoires « perdus » pour l’État.

La Police nationale d’Haïti (PNH), fragilisée par une succession de directions générales et minée par des problèmes de corruption, peine à répondre efficacement aux attaques armées. Dans le même temps, l’absence d’un cadre juridique pour qualifier les actes terroristes entrave l’action judiciaire et laisse de nombreux crimes impunis.

Les grandes lignes du document du CARDH

Dans son rapport remis au gouvernement, le CARDH propose une série de mesures structurantes :

Renforcement sécuritaire

Mise en place d’un cadre légal d’urgence pour répondre aux attaques armées.Création d’une unité anti-terroriste et anti-gangs dotée de moyens modernes.

Augmentation des effectifs de la PNH et renforcement de la coopération avec les Forces armées d’Haïti (FAd’H).

1) Réformes institutionnelles

Audit indépendant de la PNH afin de restaurer discipline et efficacité. Dépolitisation de la hiérarchie policière pour éviter les ingérences partisanes. Élaboration d’une stratégie pluriannuelle de reconquête des territoires perdus, assortie d’indicateurs publics et mesurables.

2) Justice et cadre légal

Création d’une prison de haute sécurité pour les chefs de gangs et les criminels de masse.

Soutien aux pôles judiciaires spécialisés, notamment dans la lutte contre les crimes financiers, les violences sexuelles et les crimes de masse.

Adoption d’une loi claire définissant le terrorisme, afin de donner aux juges et procureurs les outils nécessaires pour poursuivre les auteurs.

3) Approche sociale et réinsertion

Mise en place de programmes de désarmement volontaire pour les membres de gangs.Dispositifs spécifiques pour la réinsertion des enfants et des jeunes enrôlés de force.Campagnes de sensibilisation dans les communautés affectées.

Un appel à la responsabilité nationale et internationale

Le CARDH souligne que la crise sécuritaire ne pourra être résolue uniquement par la force. Elle exige une refondation de l’État, un accompagnement international encadré et respectueux de la souveraineté nationale, mais surtout une volonté politique ferme.

Selon l’organisation, sans institutions solides et crédibles, les efforts militaires ou policiers risquent d’échouer et de renforcer encore la méfiance de la population envers l’État. Le document remis aux autorités se veut donc une feuille de route pour une sortie progressive de la crise, articulée autour de la sécurité, de la justice et de la sécurité, de la justice et de la reconstruction institutionnelle.

Les recommandations du CARDH – telles que la création d’unités anti-terroristes, l’audit de la PNH et la mise en place de prisons de haute sécurité – constituent-elles une véritable solution durable pour juguler la crise sécuritaire en Haïti, ou risquent-elles de n’être qu’un pansement temporaire si elles ne s’accompagnent pas d’une profonde réforme politique et sociale ? 


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