Port-au-Prince, lundi 7 juillet 2025 – Un autre hôtel symbolique du patrimoine part en fumée après le Montcel : l’Oloffson disparaît à son tour. « L’hôtel Oloffson a été entièrement détruit par un incendie. Port-au-Prince, Haïti ». C’est par ces mots, publiés ce lundi 7 juillet 2025 sur X par Richard Auguste Morse (@RAMhaiti), que la disparition de ce monument historique a été confirmée. Situé à l’entrée de Carrefour-Feuilles, l’établissement emblématique n’est plus que ruines.
Un joyau architectural réduit en cendres
Aucun bilan humain ni matériel n’a encore été communiqué. L’hôtel Oloffson n’accueillait plus de clients depuis plusieurs mois, en raison de l’insécurité persistante dans la zone. Construite à la fin du XIXe siècle, cette bâtisse en bois fut d’abord la résidence d’un président haïtien avant de devenir un hôtel mondialement connu.
Lieu de passage de célébrités, source d’inspiration littéraire — notamment pour Graham Greene dans Les Comédiens — et immortalisé par les chroniques d’Aubelin Jolicoeur, l’Oloffson faisait partie des derniers témoins vivants de la splendeur culturelle de Port-au-Prince.
Une attaque dans un contexte de guerre urbaine
Le sinistre est survenu dans la nuit du 5 au 6 juillet 2025. Sur les images aériennes qui circulent sur les réseaux sociaux, on distingue les décombres fumants de ce manoir historique. Selon les premiers éléments, l’incendie aurait été allumé par des membres du réseau criminel Viv Ansanm, déjà accusé de multiples exactions dans la région.
Une avenue sous tension
L’avenue Christophe, où se dressait l’hôtel, est depuis plusieurs mois le théâtre de violents affrontements entre les forces de l’ordre et les groupes armés. Les opérations policières se sont intensifiées ces derniers jours, avec des avancées jusqu’à l’avenue Fouchard. Des témoins rapportent que plusieurs bandits ont été tués dans ces derniers combats.
Le patrimoine en péril
Après la destruction de l’hôtel le Montcel, c’est un autre symbole national qui disparaît, emporté par la violence. Face à cette vague de destruction, une question s’impose : la véritable mission de Viv Ansanm serait-elle de transformer Haïti en un champ de ruines ?