AYITI AN AVAN

Le président du Conseil présidentiel de transition (CPT), Fritz Alphonse Jean et le secrétaire d’État américain, Marco Rubio, Jamaïque. Photo: @SecRubio

Port-au-Prince, jeudi 27 mars 2025 – Le président du Conseil présidentiel de transition (CPT), Fritz Alphonse Jean, est rentré en Haïti après une visite officielle en Jamaïque, où il a multiplié les rencontres avec des chefs d’État et de gouvernement de la CARICOM dans le but de trouver des solutions à la crise sécuritaire qui ravage le pays. Il s’est entretenu avec le secrétaire d’État américain, Marco Rubio, sur l’ampleur des crimes transnationaux en Haïti et leur impact sur la stabilité de la région. En marge des discussions, il a aussi adressé ses condoléances au peuple kényan après la mort d’un policier kényan en mission dans l’Artibonite.

Des partenaires internationaux qui multiplient les discours

Lors de son entretien avec Marco Rubio, ce dernier a reconnu que la Force multinationale ne donne pas les résultats escomptés. Il a assuré que les États-Unis revoient leur approche, promettant un soutien renforcé, mais sans engagement concret ni calendrier précis.

Pendant ce temps, quatre élus démocrates du Congrès américain ont exhorté Rubio à faire de la crise haïtienne une priorité absolue lors de sa tournée caribéenne. Dans une lettre envoyée le mercredi 26 mars 2025, ils rappellent que les gangs sèment la terreur et menacent la stabilité régionale, ainsi que la diaspora haïtienne aux États-Unis. Mais si l’urgence est reconnue, où sont les actions concrètes ?

Le Premier ministre jamaïcain, Andrew Holness, après avoir échangé avec Fritz Alphonse Jean, a plaidé pour un renforcement immédiat des effectifs et de l’équipement de la Police nationale d’Haïti (PNH). Il prévient : les gangs sont sur le point de prendre totalement le contrôle de Port-au-Prince. Malgré l’alerte, la réaction internationale reste tiède, oscillant entre indignation et attentisme.

De son côté, Bruce Golding, ancien Premier ministre jamaïcain et membre du groupe des Éminentes Personnalités de la CARICOM, a été encore plus direct : « Haïti est dangereusement proche de devenir un État failli. » Il appelle à un engagement plus fort des alliés pour éviter un effondrement total du pays.

Des hommages aux forces internationales

De retour en Haïti, Fritz Alphonse Jean s’est rendu à la base de la Force multinationale à Clercine, accompagné du Premier ministre Alix Didier Fils-Aimé et du directeur général de la PNH, Normil Rameau. Accueilli par le général Godfrey Otunge, il a salué le courage des soldats et policiers internationaux, les remerciant pour leur sacrifice et leur engagement.

Face à l’urgence, les mots et les accolades ne suffisent plus. Tandis que la communauté internationale multiplie les condamnations et les promesses creuses, Haïti sombre un peu plus dans le chaos. Combien de temps encore faudra-t-il attendre avant qu’une véritable intervention soit enclenchée ?