Le jeudi 24 juillet 2025, le président français, Emmanuel Macron, a annoncé que la France reconnaîtra l’Etat de la Palestine devant l’Assemblée Générale en septembre 2025. Depuis cette annonce vivement critiquée par Israël, d’autres pays du G7 comme le Royaume-Uni et le Canada ont annoncé opter pour la solution à 2 États au Moyen-Orient sous certaines conditions. Quels sont les enjeux d’une telle reconnaissance?

Une annonce à l’effet domino
Sur les 193 membres de l’ONU, la Palestine est reconnue par 148 d’entre eux. Plus de la moitié de l’UE et les Etats-Unis en revanche ne reconnaissent pas la Palestine comme un Etat souverain. Le président français a annoncé soutenir cette reconnaissance qui s’inscrit dans la volonté de la France de soutenir une paix juste et durable au Moyen-Orient. Cette annonce d’Emmanuel Macron sera officielle à la 80è session de l’assemblée générale de l’ONU, et elle a suscité l’intérêt chez d’autres puissances du G7.
En effet, c’était au tour du premier ministre britannique Keir Starmer d’annoncer ce mardi 29 juillet que le Royaume-Uni pourrait, lui aussi, reconnaître un État palestinien en septembre. Toutefois, cette reconnaissance se fera sous certaines conditions. Les conditions évoquées par le premier ministre britannique comprennent un cessez-le-feu, la fin d’annexion en Cisjordanie et le respect du processus de paix.
Le lendemain, le premier ministre canadien, Mark Carney, a annoncé que le Canada suivra la même voie. Il avance que le Canada compte sur la volonté de l’autorité palestinienne de conduire des réformes, d’organiser des élections en 2026 et de ne pas militariser l’Etat palestinien. Ce qui s’aligne aux engagements pris par le président de l’Autorité palestinienne, Mahmoud Abbas.
Les impacts d’une telle reconnaissance
Cette reconnaissance intervient dans le cadre du conflit à Gaza où de nombreux pays et organisations accusent Israël de violer le droit international. A court terme, les effets d’une telle décision restent limités sur le terrain.
Sur le plan géopolitique par contre, c’est tout autre chose. D’abord, la Palestine ne sera plus autant isolée de la scène mondiale. Elle sera un Etat souverain avec lequel la France et les autres Etats devront entretenir des relations diplomatiques (ambassade, accords bilatéraux…).
Cette reconnaissance va également rééquilibrer les rapports de force. La Palestine va peser plus dans les institutions internationales.
Une décision appréciée par certains et vivement critiquée par d’autres
Côté palestinien, l’annonce de reconnaitre l’Etat de la Palestine a été saluée par Mahmoud Abbas. Il la considère comme une décision courageuse qui intervient à un moment historique critique pour sauver la solution à deux Etats. L’ONU salue également cette décision, et la voit comme alignée sur le droit international humanitaire.
Par contre, Israël fustige une telle annonce. Le premier ministre israelien parle d’une tâche noire dans l’histoire de la France. L’ambassade d’Israël à Ottawa la décrit comme une campagne de pression internationale déformée, qui vient durcir la position du Hamas à la table des négociations à un moment critique.
Les Etats-Unis, allié historique d’Israël, critiquent également cette décision. Donald Trump avait d’abord réagi lors de la sortie d’Emmanuel Macron pour dire que sa voix ne pesait pas trop. Et avec l’annonce du Canada, il a réagi sur son réseau truth : “Wow ! Le Canada vient d’annoncer qu’il soutient un Etat palestinien. Cela va devenir très difficile pour nous de conclure un accord commercial avec eux”.
Néanmoins, la question d’une solution à 2 États vient de connaître un nouveau rebondissement. Cette reconnaissance marquera une rupture de la politique étrangère de nombreux pays occidentaux avec la question palestinienne.
Il est encore possible que d’autres États rejoignent la France, le Royaume-Uni et le Canada pour reconnaître la Palestine.