
États-Unis, mercredi 4 juin 2025 – Dans un document publié ce mercredi par la Maison-Blanche, le président américain Donald Trump a signé une proclamation interdisant l’entrée aux États-Unis aux ressortissants de 12 pays, dont Haïti. Cette mesure, qui entrera en vigueur le 9 juin 2025, a été présentée comme un outil visant à protéger le pays contre les terroristes étrangers.
Parmi les pays concernés figurent : Afghanistan, Birmanie, Tchad, République démocratique du Congo, Guinée équatoriale, Érythrée, Haïti, Iran, Libye, Somalie, Soudan et Yémen. En parallèle, sept autres pays sont visés par des restrictions partielles.
Une réponse à l’attaque du Colorado
Selon des déclarations de Donald Trump, cette mesure aurait été motivée par une attaque récente survenue dans l’État du Colorado. Bien que les détails de cette attaque n’aient pas été pleinement divulgués, Trump affirme qu’elle a révélé de graves failles dans le système d’admission de ressortissants étrangers, justifiant ainsi une réponse ferme et immédiate.
Haïti pointé du doigt pour ses indicateurs migratoires
Haïti figure sur la liste noire en raison de plusieurs facteurs, selon les autorités américaines :
- Un taux de dépassement de visa B1/B2 (tourisme/affaires) estimé à 31,38 %,
- Un taux de dépassement des visas étudiants et d’échange atteignant 25,05 %,
- Une instabilité politique persistante et l’absence d’autorité centrale fiable,
- L’augmentation massive de l’immigration haïtienne sous l’administration Biden, perçue comme une menace à la sécurité nationale.
Des exceptions prévues malgré l’interdiction
Malgré le caractère strict de la proclamation, certaines catégories de personnes restent autorisées à entrer sur le territoire américain. Selon CNN, les exceptions incluent :
✔️ Les résidents permanents légaux (détenteurs de green cards)
✔️ Les visas américains déjà valides
✔️ Certaines catégories de visas spécifiques
✔️ Les personnes dont l’entrée sert les intérêts nationaux des États-Unis
Une politique migratoire de plus en plus verrouillée
Cette interdiction s’inscrit dans une logique de durcissement progressif des contrôles aux frontières. Même après son départ initial de la Maison-Blanche, Donald Trump continue de marquer profondément la politique migratoire américaine, en capitalisant sur les peurs liées à la sécurité nationale pour justifier des mesures radicales.
Impact direct sur les diasporas et les familles
Pour les ressortissants des pays ciblés, notamment pour la communauté haïtienne, déjà fragilisée par l’instabilité interne et la crise migratoire, cette mesure représente un véritable coup de massue. Elle pourrait entraîner des séparations familiales, des pertes d’opportunités éducatives et professionnelles, et accentuer les tensions diplomatiques avec les États concernés.
Sous couvert de protection nationale, cette interdiction remet en lumière une vision sécuritaire de l’immigration, qui suscite autant d’adhésion que de critiques. Si certains applaudissent la fermeté de l’approche Trump, d’autres y voient une stigmatisation dangereuse et injustifiée de pays déjà en difficulté.