23 juillet 2025, l’ambassade d’Haïti en République dominicaine a publié une note circulaire officielle adressée aux agents diplomatiques, consulaires et administratifs. Elle y informe que l’ambassade des États-Unis à Santo Domingo ne traitera plus aucune demande de visa B1/B2 pour les ressortissants haïtiens, qu’ils soient détenteurs de passeport ordinaire, officiel ou diplomatique.

Selon la note, cette décision découle d’une nouvelle loi américaine sur l’Immigration et la Nationalité, visant à restreindre l’entrée de ressortissants de certains pays, dont Haïti, pour protéger les États-Unis contre le terrorisme et d’autres menaces à la sécurité nationale. La suspension est générale et sans exception, tant que cette mesure reste en vigueur.
Que sont les visas B1 et B2 ?
Les visas B1 et B2 sont des visas temporaires de non-immigrant qui permettent à un étranger de se rendre légalement aux États-Unis sans intention d’y résider de façon permanente :
Le visa B1 est destiné aux personnes voyageant pour affaires, telles que :
Participer à des conférences,
Rencontrer des partenaires commerciaux,
Négocier des contrats,
Régler des affaires professionnelles.
Le visa B2 est destiné à ceux qui voyagent à des fins personnelles ou touristiques, notamment pour :
Faire du tourisme ou visiter de la famille,
Suivre un traitement médical,
Participer à des événements sociaux ou culturels,
Prendre des vacances.
Souvent, ces deux visas sont combinés en un seul visa B1/B2, qui permet une flexibilité selon le motif du séjour. La suspension annoncée concerne tous les types de porteurs de ces visas, y compris les diplomates.
Une politique plus large depuis le 9 juin
Cette suspension s’inscrit dans le cadre d’une politique plus vaste annoncée par le Département d’État américain le 9 juin 2025. Elle concerne également plus d’une douzaine d’autres pays inscrits sur une liste noire, parmi lesquels figurent : l’Afghanistan, la Birmanie, le Tchad, la République du Congo, la Guinée équatoriale, l’Erythrée, l’Iran, la Libye, la Somalie, le Soudan et le Yémen.
Le gouvernement américain évoque de graves failles dans les systèmes de sécurité et de filtrage migratoire dans ces pays. En ce qui concerne Haïti, Washington estime que les autorités ne disposent pas de mécanismes fiables pour prévenir l’entrée de criminels sur le sol américain.
Contexte sécuritaire tendu en Haïti
Cette mesure intervient quelques semaines seulement après que les États-Unis ont officiellement désigné deux gangs haïtiens comme organisations terroristes, le 2 mai 2025. Cette désignation reflète une inquiétude croissante de Washington face à la violence et l’instabilité sécuritaire en Haïti.
Néanmoins, le Département d’État a précisé que les détenteurs de visas américains encore valides ne sont pas concernés par cette suspension. Ils peuvent continuer à voyager normalement, tant que leur visa n’a pas expiré.
Ce qu’il faut savoir sur la durée de séjour
Le même jour, l’ambassade des États-Unis à Port-au-Prince a publié une mise au point importante sur la durée de séjour autorisée pour les détenteurs de visas. Elle rappelle que la date d’expiration d’un visa ne détermine pas combien de temps vous pouvez rester aux États-Unis. Cette durée est fixée par un agent du Service des douanes et de la protection des frontières (CBP) lors de votre arrivée.
Carte verte : obligation de porter ses documents
Enfin, les autorités américaines ont lancé un rappel à tous les résidents permanents légaux (LPR), notamment les détenteurs de carte verte. Il est obligatoire d’avoir en tout temps sur soi un document officiel prouvant son statut migratoire.
Tout étranger âgé de 18 ans et plus doit pouvoir présenter son certificat d’enregistrement ou sa carte verte en cas de contrôle par les forces fédérales. Ne pas se conformer à cette exigence peut entraîner des amendes ou des poursuites.