AYITI AN AVAN

Une juge s’oppose à la décision de Trump de déporter les bénéficiaires du programme CHNV. (Photo : DALL·E)

États-Unis, mardi 15 avril 2025 – Alors qu’il ne restait que dix jours avant la fin officielle du programme CHNV, une lueur d’espoir a jailli. Le 14 avril 2025, la juge fédérale Indira Talwani a suspendu la décision de l’administration Trump de mettre fin à la liberté conditionnelle humanitaire pour des dizaines de milliers de migrants originaires de Cuba, d’Haïti, du Nicaragua et du Venezuela. Une victoire certes temporaire, mais capitale face à la volonté de durcissement migratoire actuellement en cours.

Un sursis inespĂ©rĂ© Ă  10 jours de la fin 

Mis en place sous l’administration Biden, le programme CHNV permettait à environ 530 000 migrants ayant un parrain financier et un casier judiciaire vierge de vivre et de travailler aux États-Unis pendant deux ans. Mais le 25 mars 2025, le DHS, sous l’administration Trump, annonçait la fin de ce programme, le jugeant incompatible avec leur politique migratoire.

Une juge s’oppose Ă  une dĂ©cision jugĂ©e brutale 

Lors de l’audience du 10 avril 2025 à Boston, la juge Talwani a dénoncé un « choix cornélien » imposé aux migrants : rentrer volontairement dans leur pays d’origine ou vivre dans l’illégalité, bien qu’ils aient respecté toutes les conditions du programme. Elle a souligné que cette révocation généralisée violait les principes fondamentaux de justice.

Dans sa décision de 41 pages, rendue le 14 avril, la juge insiste sur l’obligation d’examiner chaque dossier individuellement avant de retirer le statut CHNV. Elle affirme que l’arrêt brutal du programme exposerait injustement des familles entières à une expulsion rapide et illégitime.

Elle précise toutefois que la suspension actuelle n’empêche pas encore l’administration Trump de mettre fin au programme dans le futur. Il s’agit donc d’un répit temporaire, mais salué comme un rempart judiciaire contre des décisions arbitraires.

InquiĂ©tudes pour d’autres migrants 

Pendant ce temps, d’autres signaux inquiétants apparaissent pour d’autres migrants. Me Frandley Denis Julien, avocat spécialisé en droit de l’immigration, alerte les bénéficiaires d’autres programmes comme l’asile :

« Les dossiers incohérents sont rejetés très rapidement. Des agents sont déjà sur place, prêts à procéder à des déportations immédiates dès la prise d’empreintes si des irrégularités sont constatées. »

L’inaction des autorités haïtiennes dénoncée

Dans une intervention exclusive sur Magic 9, Me Julien critique également l’inaction des autorités haïtiennes :

« Il n’y a tout simplement pas de diplomatie en Haïti. Aucun représentant n’est à Washington pour défendre ces milliers de vies. »

Une fois de plus, l’absence de stratégie diplomatique ferme laisse les Haïtiens dans une vulnérabilité extrême, même sur un sol étranger.

Cette suspension du 14 avril est un sursis, pas une victoire définitive. Les prochaines semaines seront décisives pour l’avenir de milliers de familles. Sans stratégie nationale forte, les Haïtiens comme les Latinos restent à la merci d’un système migratoire de plus en plus sévère.