AYITI AN AVAN

Trois véhicules blindés incendiés par des gangs armés à Pont-Sondé, un officier kényan porté disparu.

Des véhicules blindés inefficaces face aux tactiques des gangs ?

Port-au-Prince, mercredi 26 mars 2025 – La situation sécuritaire en Haïti continue de se dégrader. Trois véhicules blindés de la Police nationale d’Haïti (PNH) et de la Mission multinationale de soutien à la sécurité (MMSS) ont été incendiés par des gangs armés à Pont-Sondé, dans l’Artibonite, ce mardi 25 mars 2025. Un officier kényan est également porté disparu. Une vidéo glaçante, circulant sur les réseaux sociaux, montre un cadavre supposé de l’officier, maltraité par un membre de la coalition criminelle Gran Grif.

Une embuscade meurtrière à Pont-Sondé

Dans un communiqué officiel, Jack Ombaka, porte-parole de la MMSS, a confirmé l’attaque :

“Le 25 mars 2025, vers 16h30, un véhicule blindé de la Police nationale d’Haïti, en patrouille à Carrefour Paye-Savien, s’est enlisé dans un fossé, soupçonné d’avoir été creusé par des gangs. Deux véhicules MRAP envoyés pour une mission de sauvetage ont également été immobilisés, l’un en raison d’un enlisement, l’autre à cause d’une panne mécanique. Des gangs embusqués ont alors attaqué. À la suite de l’incident, un officier du contingent kényan de la MMSS reste porté disparu. Des équipes spécialisées ont été dépêchées pour tenter de le localiser.”

Ce scénario n’est pas inédit. Les gangs maîtrisent parfaitement leur terrain et utilisent des tactiques éprouvées : creuser des fossés, piéger les routes et tendre des embuscades. Pourtant, malgré ces menaces récurrentes, les stratégies militaires mises en place ne semblent pas évoluer. Pourquoi ne pas utiliser des drones pour surveiller les axes routiers avant toute mission ? La MMSS et la PNH manquent-elles de moyens ou d’adaptation aux réalités du terrain ?

Un bilan lourd pour les forces kényanes

Cette attaque rappelle la vulnérabilité des forces de sécurité face aux groupes armés en Haïti. Le 18 mars 2025, un officier kényan avait déjà été blessé par balle à Bélot, Kenscoff, lors d’une opération conjointe avec la PNH contre Viv Ansanm. Il a été évacué en urgence et se trouve dans un état stable.

Quelques semaines plus tôt, le 23 février 2025, un autre officier kényan, Samuel Tompoi Kaetuai, avait été blessé par balles lors d’une intervention contre des gangs à Savien, toujours dans l’Artibonite. Malheureusement, il n’a pas survécu à ses blessures. Son corps a été rapatrié au Kenya, où ses funérailles ont eu lieu le 19 mars dans la ville de Kajiado, selon le porte-parole Jack Ombaka.

Cinq blindés incendiés en mars : défaillance tactique ou manque de moyens ?

Depuis le début de l’année 2025, plusieurs blindés de la PNH et de la MMSS ont été détruits dans des attaques de gangs :

  • 25 mars 2025 : trois blindés incendiés à Pont-Sondé par les gangs Gran Grif.
  • 20 mars 2025 : un véhicule blindé de la PNH incendié près du Champ de Mars par Viv Ansanm.
  • 16 mars 2025 : un autre blindé brûlé à Kenscoff, toujours par Viv Ansanm.

Ces pertes posent un sérieux problème : ces véhicules sont-ils adaptés à la lutte contre les gangs haïtiens ? Leurs pannes fréquentes et leur incapacité à se sortir de situations piégeuses laissent entrevoir un grave manque de logistique et de planification. Pourquoi ne pas renforcer la surveillance aérienne avec des drones pour détecter les embuscades et éviter ces pièges meurtriers ?

Les forces de sécurité haïtiennes et leurs alliés sont-elles impuissantes ou simplement mal équipées pour éradiquer les gangs ? La stratégie actuelle est-elle efficace ou faut-il repenser entièrement la manière d’aborder cette guerre urbaine ?