
Port-au-Prince, lundi 17 mars 2025 – Dans un communiqué publié ce lundi, Médecins Sans Frontières (MSF) a dénoncé une attaque ciblée contre ses équipes lors de l’évacuation du centre d’urgence de Turgeau, à Port-au-Prince, le samedi 15 mars 2025. Quatre véhicules de l’organisation ont essuyé des tirs, blessant légèrement des membres du personnel. MSF, qui avait coordonné son déplacement avec les autorités, condamne cette attaque « inacceptable » et rappelle l’importance du respect des structures médicales en temps de crise.
Présente en Haïti depuis plus de 30 ans, l’organisation humanitaire fournit des soins médicaux d’urgence à Turgeau depuis 2021 et maintient plusieurs programmes à travers le pays, notamment en soins maternels et néonatals, ainsi que dans le traitement des brûlures graves, des traumatismes et des violences sexuelles.
Depuis fin février, les affrontements entre groupes armés et forces de l’ordre se sont intensifiés à Port-au-Prince, compromettant l’accès aux soins pour des centaines de patients. Face à cette escalade, MSF a pris la décision difficile de suspendre temporairement ses activités à Turgeau après avoir transféré ses patients vers d’autres structures. Ce n’est pas la première fois que l’organisation est contrainte de cesser ses opérations : en novembre 2024, elle avait déjà suspendu l’ensemble de ses activités à Port-au-Prince après une série d’attaques et de menaces contre son personnel.
Après des mois de dialogue avec les autorités et des garanties concernant la protection de la mission médicale de MSF, les activités avaient partiellement repris en janvier 2025.
« Nous avons dû prendre la douloureuse décision de suspendre les activités du centre d’urgence MSF de Turgeau afin de protéger notre personnel et nos patients », explique Benoît Vasseur, chef de mission de MSF en Haïti.
MSF continue d’apporter des soins vitaux malgré un climat d’extrême insécurité. Mais si même une organisation humanitaire aussi expérimentée – offrant des services essentiels alors que plusieurs hôpitaux ont fermé – ne peut plus opérer en toute sécurité, qu’en est-il des habitants de Port-au-Prince, pris au piège d’une violence quotidienne ?