AYITI AN AVAN

Port-au-Prince, 16 avril 2025 – Ce mercredi, des milliers de citoyens venus de toute la région métropolitaine se sont rassemblés sur la place du Canapé-Vert pour participer à une grande mobilisation contre l’insécurité et le silence complice des autorités. L’objectif de la marche était clair : se rendre à la Villa d’Accueil, à Musseau (Delmas 60), où siègent le Conseil présidentiel de transition (CPT) et la résidence du Premier ministre, Alix Didier Fils-Aimé. La manifestation a été interrompue après des alertes faisant état d’une tentative d’infiltration armée.

Un plan sanglant dénoncé par le chef de brigade

C’est Samuel, chef de la Brigade de vigilance de Canapé-Vert, qui a tiré la sonnette d’alarme. Lors d’une intervention publique, il a révélé que plus de 300 individus lourdement armés auraient été mobilisés par des politiciens corrompus pour infiltrer la marche et ouvrir le feu sur les manifestants, dans le but de créer le chaos et de discréditer le mouvement.

“Leta tande m, pèp sa a k ap reziste pandan 2 zan an ap atake w yon jou. Polisye, se travay nou n ap fè, pèp la pa kont nou, men sonje kote nou sòti. Leta machann teritwa, nou bezwen sekirite !” a lancé Samuel avec colère, dénonçant une tentative de manipulation et de provocation violente orchestrée au plus haut niveau.

Forces de l’ordre, gaz lacrymogène et stratégie de dissuasion

Le cortège de manifestants a également été confronté à un déploiement impressionnant des forces de l’ordre, incluant des unités spécialisées de la PNH et des soldats de l’Armée d’Haïti. Les organisateurs affirment que ce dispositif n’était pas là pour sécuriser, mais bien pour réprimer, comme cela a été le cas lors de précédents rassemblements, notamment à Pétion-Ville, où des gaz lacrymogènes ont été utilisés contre des manifestants pacifiques.

Un cri populaire pour la dignité et la sécurité

Malgré la suspension de la marche, les organisateurs assurent qu’ils ne comptent pas baisser les bras. Ils appellent à des mouvements de revendication spontanés dans les jours à venir et demandent le rétablissement immédiat de la sécurité publique. Le slogan du jour, « Si Haïti a déjà été vendu, il est conseillé au régime de facto de restituer cet argent », témoigne du niveau de frustration et de défiance vis-à-vis du gouvernement.

Une annulation qui soulève de lourds soupçons

La décision de reporter la manifestation, bien qu’elle soit motivée par la volonté d’éviter un bain de sang, soulève de sérieuses questions : pourquoi plus de 300 jeunes armés auraient-ils été mobilisés contre une foule pacifique ? Qui tire vraiment les ficelles derrière ces manœuvres d’infiltration ?