Pourquoi agresser un enseignant qui réclame ses droits?
Cap-Haïtien, lundi 19 mai 2025 – Les festivités du 222e anniversaire de la création du drapeau haïtien, célébrées ce dimanche 18 mai 2025 au Cap-Haïtien, ont été entachées par un incident choquant : le professeur Williamson Saint Fleur, également syndicaliste, a été violemment battu par trois agents de la Police touristique (Politour) devant la cathédrale, alors qu’il participait à une manifestation pacifique avec ses collègues enseignants.

Une gifle de trop : quand la répression s’invite à la fête
Repoussés de l’enceinte de la Basilique Notre-Dame par des policiers, les enseignants brandissaient des pancartes réclamant de meilleures conditions de travail. C’est à la sortie que Williamson Saint Fleur a été giflé par un policier, puis a riposté, déclenchant une réaction violente de deux autres agents. L’enseignant a été passé à tabac devant une foule stupéfaite, avant d’être sauvé in extremis par l’intervention d’agents de l’UDMO.
L’ANNIH dénonce une dérive autoritaire
Dans un communiqué, l’Association Nationale des Normaliens Indépendants d’Haïti (ANNIH) a vivement réagi à cet acte de brutalité. Elle condamne fermement l’agression physique dont a été victime le professeur Williamson Saint Fleur, rappelant qu’il manifestait pacifiquement au nom de collègues en grève depuis janvier 2025, pour exiger des conditions de travail décentes. L’ANNIH accuse une dérive autoritaire inquiétante et une atteinte grave à la dignité de la profession enseignante. Elle appelle à la justice pour que les policiers responsables soient sanctionnés, et exprime sa solidarité indéfectible avec tous les enseignants en lutte.
Le droit de manifester est-il désormais un crime en Haïti ?
Cet événement pose des questions essentielles : Pourquoi un enseignant revendiquant pacifiquement ses droits devient-il la cible d’une telle violence ? Que fait la justice haïtienne pour protéger les citoyens contre les abus policiers ? Jusqu’à quand les enseignants seront-ils contraints d’exercer dans l’indignité, sans ajustement de salaire ni sécurité ? Et surtout, que vaut une République qui brutalise ses éducateurs le jour même où elle célèbre son unité nationale ?
Respect et justice pour les enseignants
“Les enseignants ne réclament pas la charité, mais la justice sociale : un salaire juste, un environnement de travail digne, et le respect de leurs droits fondamentaux. En les agressant, c’est l’éducation haïtienne toute entière qu’on piétine. Face à ces violences, une réponse judiciaire ferme et exemplaire est attendue. Car protéger un enseignant, c’est défendre l’avenir du pays”, a déclaré un enseignant.