Affaire « Zafem », des fans disent prêts à payer le million
Brooklyn, New York, 26 octobre 2025 — Le différend entre Wiss Joseph et Marie Joseph et le musicien haïtien Dener Ceide autour de l’usage du nom « Zafem » a connu un tournant décisif. Le 17 septembre 2025, le tribunal fédéral du district Est de New York, sous la conduite du juge Brian M. Cogan, a accordé un jugement par défaut contre Dener Ceide, Dener Ceide Productions, Inc., ainsi que contre « ZAFEM », Zafemusic.com et Zafemepk.com. Le tribunal a condamné les défendeurs à verser 1 000 000 de dollars de dommages-intérêts statutaires pour contrefaçon de marque.

À l’origine du conflit
En novembre 2015, Wiss Joseph et Marie Joseph, deux entrepreneurs haïtiens, ont créé Zafem World Entertainment, une structure dédiée à la production musicale et à l’événementiel. En 2021, ils ont enregistré aux États-Unis la marque stylisée « Zafem World Entertainment », obtenant ainsi le droit exclusif d’utiliser ce nom dans le commerce. Selon la plainte déposée le 18 septembre 2024, Dener Ceide a ensuite utilisé le signe « Zafem » sans autorisation, malgré des mises en demeure.
La violation du droit américain des marques
Dans l’affaire (n° 1:24-cv-06572), le juge Brian M. Cogan a retenu la contrefaçon au titre du Lanham Act (15 U.S.C. § 1114 et § 1125(a)), le tribunal considérant que les demandeurs disposent d’une marque protégeable et que l’usage contesté était susceptible de créer une confusion sur la source des services. Le caractère volontaire de la violation ressort de la tentative d’enregistrement rejetée par l’USPTO, de l’ignorance des mises en demeure et de l’absence de défense.
Pourquoi un jugement par défaut et pourquoi 1 million
Les défendeurs n’ont pas comparu ni répondu à la plainte ou à la requête. Le tribunal a donc statué par défaut, conformément à la règle 55 des Federal Rules of Civil Procedure. La loi autorise, en cas de contrefaçon volontaire, jusqu’à 2 000 000 $ par marque à titre statutaire. Ici, le juge a fixé 1 000 000 $, estimant que les demandeurs n’avaient pas fourni d’éléments chiffrés suffisants sur les pertes subies ou les revenus des défendeurs, tout en sanctionnant une violation jugée volontaire.
L’injonction
Au-delà du volet financier, le tribunal a accordé une injonction permanente interdisant l’usage du signe litigieux de façon à créer la confusion, injonction qui sera formalisée par une ordonnance séparée. En pratique, cela vise à empêcher tout nouvel usage commercial susceptible d’induire le public en erreur.
Selon nos constats, ce dimanche 26 octobre 2025, la chaîne YouTube officielle du groupe « Zafem » n’est plus accessible depuis les États-Unis, ce qui laisse penser à une suspension ou à une restriction liée à la procédure.

Ce que cela ne change pas
Cette décision concerne l’usage du nom et des signes distinctifs, elle ne tranche pas la propriété artistique des œuvres musicales. L’avenir du projet musical connu du public sous « Zafem » dépendra d’accords ou de procédures séparées, si elles surviennent.
Une victoire légale, mais un débat culturel
Cette victoire judiciaire renforce les droits de Wiss et Marie Joseph, détenteurs légaux de la marque. Cependant, elle ne transfère pas la propriété artistique du groupe, ce qui laisse planer des zones d’ombre sur l’avenir du projet musical Zafem tel que connu du public.
Réactions des fans, ce que l’on sait
Sur Facebook, notamment dans des fils de discussion liés à « Zafem », plusieurs commentaires publiés le 26 octobre 2025 affirment que des fans seraient prêts à contribuer financièrement pour aider Dener Ceide à s’acquitter des 1 000 000 de dollars de dommages-intérêts. Ces messages n’engagent que leurs auteurs. À l’heure de publication, aucune cagnotte officielle, aucun mécanisme de collecte vérifié et aucun versement effectif n’ont pu être confirmés par notre rédaction.

Le message aux artistes
L’affaire rappelle une règle simple, la notoriété n’équivaut pas à un droit de marque. Dans un marché international, enregistrer noms de scène, logos et marques reste la meilleure protection contre les litiges coûteux. À plus long terme, cette décision pourrait devenir une référence juridique et symbolique pour le secteur culturel haïtien, selon la manière dont elle sera invoquée à l’avenir.
Et maintenant
À la date du 26 octobre 2025, aucune réaction officielle de Dener Ceide ni des entités liées n’a été publiée. L’ordonnance d’injonction détaillée doit encore être formellement enregistrée, elle précisera les modalités d’exécution.

