AYITI AN AVAN

Port-au-Prince, jeudi 26 juin 2025 – Depuis le 17 juin, Port-au-Prince est plongée dans le noir, l’Hôpital Universitaire de La Paix est obligée de tirer la sonnette d’alarme. L’arrêt forcé de la centrale hydroélectrique de Péligre par des habitants de Mirebalais, en quête de sécurité, accentue la crise sanitaire dans la capitale. Le directeur exécutif de l’hôpital, Paul Junior Fontilus, alerte : sans rétablissement de l’électricité, l’institution risque de ne plus pouvoir assurer ses services vitaux.

Hopital lapaix
Hôpital Universitaire de La Paix

Un hôpital sous pression dans un contexte de chaos

Depuis plus d’une semaine, l’Hôpital Universitaire de La Paix, situé à Delmas 33, tente de maintenir ses activités malgré l’absence d’électricité publique. Fonctionnant 24 heures sur 24 et 7 jours sur 7 pour pallier la destruction ou la fermeture d’autres établissements (notamment l’Hôpital de l’Université d’État d’Haïti, Bernard Mevs et l’Asile Français, victimes des violences des gangs armés), l’hôpital se retrouve aujourd’hui au bord de la rupture.

« L’énergie fournie par l’Électricité d’Haïti (EDH) permettait de faire fonctionner certains services. Depuis l’arrêt de Péligre, nous faisons face à de graves difficultés », a expliqué Paul Junior Fontilus ce 26 juin au micro de la radio Caraïbes.

Des dépenses colossales pour survivre

Privé de courant, l’hôpital se voit contraint de recourir en permanence à ses génératrices. Le coût est écrasant : « L’institution consomme plus de 400 gallons de carburant par jour, soit plus de 1 000 gallons tous les trois jours, ce qui représente une facture dépassant 600 000 gourdes tous les trois jours », précise le Dr Fontilus.

Ces dépenses imprévues pèsent lourd sur un établissement déjà fragilisé. « Si aucune décision n’est prise pour rétablir l’électricité à Port-au-Prince, il nous sera difficile de tenir », a-t-il prévenu.

Péligre, symbole d’un pays à l’arrêt

À l’origine de cette crise énergétique : l’arrêt forcé de la centrale hydroélectrique de Péligre par des habitants de Mirebalais. Excédés par l’insécurité persistante dans leur commune, ils réclament des mesures concrètes des autorités avant de permettre la remise en marche de la centrale. « Ils ne comptent pas céder tant que la sécurité ne sera pas rétablie », rapportent des sources locales.

Un appel à la responsabilité des autorités

Dans un contexte où la crise humanitaire et sanitaire s’aggrave de jour en jour, la paralysie des institutions de santé menace directement la population la plus vulnérable. Le cri d’alarme de l’Hôpital Universitaire de La Paix illustre l’urgence d’une action gouvernementale pour rétablir non seulement l’électricité, mais aussi un climat de sécurité indispensable au fonctionnement des services de base.