Mercredi 25 juin 2025, un camion-citerne a explosé à Pont-Gaudin, à l’entrée sud des Gonaïves, tuant trois enfants d’une même famille et le chauffeur du véhicule. Le drame, survenu à l’heure de la rentrée scolaire, révèle encore une fois l’absence criante de services de secours, de contrôle routier et de sens des responsabilités de la part des autorités locales.

L’école n’était qu’à quelques pas
Woodelanka (14 ans), Woodmia (12 ans) et Wodelanka Démosthène (10 ans) marchaient tranquillement vers l’école quand le destin, ou plutôt l’irresponsabilité générale, les a fauchés en pleine innocence. Le chauffeur du camion, tentant d’éviter une collision, a perdu le contrôle du véhicule, qui a percuté les enfants avant de basculer et de s’enflammer. Les trois victimes sont mortes calcinées sur place. Le conducteur n’a pas survécu non plus. Deux autres personnes ont été grièvement brûlées, dans un décor apocalyptique que les Gonaïviens ne sont pas près d’oublier.
Ni sirène, ni secours, ni honte
Alors que les flammes continuaient de lécher la carcasse du camion une heure après l’accident, aucun service d’incendie ne s’était encore manifesté. Les riverains ont assisté, impuissants et révoltés, à la tragédie. « Nous vivons dans une ville fantôme, où même la mort n’a plus de réponse », lâche un chauffeur de taxi. Le silence des autorités, toujours aussi bruyantes dans l’inaction, fait grincer des dents. Pas de communiqué, pas de présence municipale, pas même un tweet.
Mourir d’un simple trajet scolaire
Les familles endeuillées demandent justice. Les habitants réclament enfin des mesures concrètes : brigade de secours, interdiction des transports dangereux aux heures scolaires, et surtout, régulation urgente des dépôts de carburant illégaux. Car à Gonaïves, la vraie poudrière, ce ne sont pas les camions : c’est l’impunité institutionnalisée et la normalisation du chaos. Encore une tragédie. Encore aucun responsable. Jusqu’à quand va-t-on mourir en silence ?