Gonaïves, vendredi 3 octobre 2025 – Les funérailles de l’ancien leader du Front de résistance de Raboteau, Wilford Ferdinand dit Ti Will, assassiné le 16 septembre 2025, se sont déroulées le jeudi 2 octobre aux Gonaïves. La cérémonie a eu lieu devant le tombeau d’Amiot Métayer, figure emblématique de Raboteau. Une foule nombreuse, composée de membres de sa famille, de ses proches et de ses partisans, est venue lui rendre un dernier hommage. La présence remarquée du militant pro-PHTK Myrthil Marcelin, surnommé “Arab la”, a également marqué la cérémonie.

Des partisans armés et une foule émue
Parmi les personnes présentes, plusieurs partisans de Ti Will étaient vêtus de treillis militaires et portaient des armes lourdes, transformant les obsèques en une démonstration de force. Les membres de sa famille, bouleversés, n’ont pu retenir leurs larmes. Le cortège funèbre a été escorté par une marée humaine, mais l’endroit exact de l’inhumation reste inconnu. Selon des informations relayées par des journalistes locaux, le corps pourrait avoir été enterré à Plaisance.
Une mort qui continue de diviser
Wilford Ferdinand, ancien acteur clé du soulèvement armé contre Jean-Bertrand Aristide en 2004, a été abattu le 16 septembre dernier aux Gonaïves, sa voiture ayant essuyé une rafale de balles. Un autre passager a trouvé la mort lors de l’attaque. Ses partisans accusent le directeur départemental de la police de l’Artibonite, Jacques Ader, d’avoir orchestré le crime. En revanche, le directeur général de la PNH, Vladimyr Paraison, a affirmé que Ti Will avait été tué au cours d’échanges de tirs avec les forces de l’ordre, alors qu’un mandat d’arrêt était en cours d’exécution.
Reprise annoncée des mobilisations
À la fin de la cérémonie, des milliers de partisans, armés pour certains et habillés en tenue militaire, ont défilé dans les rues des Gonaïves. Menant la foule, le militant Jerry Bien-Aimé a annoncé la reprise et l’intensification des manifestations. Les protestataires exigent la révocation de Jacques Ader ainsi que celle du commissaire du gouvernement Guiverna Guillaume, accusés d’être complices de l’assassinat. Bien-Aimé a menacé de paralyser la ville si les demandes ne sont pas satisfaites, promettant même d’affronter la police en cas de répression.
Une ville sous tension permanente
La situation reste explosive. Tandis que des partisans de Jacques Ader manifestaient leur soutien à Gros-Morne, Jerry Bien-Aimé a averti : « Si quelqu’un tente de reproduire ce type de mobilisation aux Gonaïves, il en paiera le prix. Wilford Ferdinand n’était pas un chien ».
Face à cette montée des tensions, la police a renforcé sa présence dans plusieurs zones sensibles de la ville. Malgré ces mesures, une partie du commerce est paralysée et la circulation fortement perturbée.
Incertitudes pour la reprise scolaire
Avec la promesse d’un durcissement des mobilisations dans les jours à venir, la reprise des classes prévue lundi prochain à la Cité de l’Indépendance demeure incertaine. La mort de Ti Will continue d’alimenter un climat de colère, de peur et d’instabilité dans la région.

