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Sébastien Lecornu démissionne, la France encore une fois dans l’incertitude politique

Sébastien Lecornu démissionne, la France encore une fois dans l’incertitude politique

Sébastien Lecornu a remis sa démission à Emmanuel Macron, lundi 6 octobre 2025. • © STEPHANE MAHE / POOL
Le premier ministre nommé y a à peine un mois a présenté sa démission à Emmanuel Macron qui l’a acceptée. Après avoir présenté son gouvernement contesté dimanche soir, Lecornu a annoncé sa démission quelques heures après. Dans sa prise de parole, le premier ministre considère que l’on ne peut pas être premier ministre quand les conditions ne sont pas remplies. 

Lundi 6 octobre – Le premier ministre nommé y a à peine un mois a présenté sa démission à Emmanuel Macron qui l’a acceptée. Après avoir présenté son gouvernement contesté dimanche soir, Lecornu a annoncé sa démission quelques heures après. Dans sa prise de parole, le premier ministre considère que l’on ne peut pas être premier ministre quand les conditions ne sont pas remplies. 

Sébastien Lecornu a remis sa démission à Emmanuel Macron, lundi 6 octobre 2025. • © STEPHANE MAHE / POOL
Sébastien Lecornu a remis sa démission à Emmanuel Macron, lundi 6 octobre 2025. • © STEPHANE MAHE / POOL

La France vit une période particulièrement trouble et inédite dans l’histoire de la Vè république. Il y a un mois à peine, l’assemblée nationale votait une motion de censure contre François Bayrou. Son remplaçant qui était censé trouver une solution et sortir le pays de la crise politique, a laissé la situation telle qu’elle était avant. Voire pire.

Lecornu jette l’éponge après seulement 27 jours à Matignon

Dans son discours ce matin, le premier ministre démissionnaire a affirmé depuis trois semaines tenter de bâtir les conditions pour adopter un budget. Il a essayé de répondre à quelques urgences en ce qui concerne la sécurité, les armées et d’autres sujets importants. Malgré l’avancée qu’il y a eu dans les nombreuses consultations qu’il a menées, l’impression que les lignes se reculaient et devenaient rouges demeuraient.

Estimant que le dernier mot revient au parlement, ce pourquoi il a renoncé à l’article 49.3, il a jugé que son gouvernement ne pouvait pas rendre devant l’assemblée nationale. Il a évoqué trois raisons pour lesquelles il est parvenu à cette conclusion: 

  • Les formations politiques n’ont pas vu la rupture qu’il avait instauré, malgré qu’il a renoncé au 49.3 qui lui conférait le droit de faire passer le budget de force;
  • Certains partis politiques de l’opposition se comportent comme s’ils avaient la majorité absolue. Personne ne voulait faire le pas vers l’autre, et ils s’attendaient l’un l’autre; 
  • La composition du gouvernement même au sein du socle n’a pas été fluide. Des appétits partisans ont été réveillés. Avec un certain intérêt, et une vue sur les élections présidentielles à venir.

Lecornu a appelé les partis au désintéressement, à faire preuve d’humilité, et à privilégier l’intérêt général. La position qui consiste à être dans les deux extrêmes ne favorise pas les compromis. Le premier ministre a terminé son discours en appelant les forces politiques à préférer leur pays au parti politique, et à penser à la population française. 

Réactions des partis politiques 

L’annonce de Lecornu a pris de court la population française. Certes, plusieurs partis politiques estimaient que son gouvernement ne ferait pas long feu, mais pas de façon aussi expéditive. A l’annonce de son gouvernement, les partis de l’opposition et les républicains . Bruno Retailleau notamment avait estimé que la composition du gouvernement ne reflétait pas la rupture promise.

La Secrétaire nationale des Écologistes, Marine Tondelier, a annoncé que ses troupes s’étaient réunies en Conseil Politique d’Urgence. Rappelant que dès la nomination du Premier Ministre démissionnaire, elle trouvait son équation était insoluble. Les mêmes causes entraînent forcément les mêmes conséquences. 

Du côté de la France Insoumise, Jean-Luc Mélenchon considère une situation politique sans précédent. Il a appelé une réunion des partis de gauche pour envisager toutes les hypothèses ouvertes par cette situation. Nous avons le devoir, dit-il, de répondre en redonnant la parole au peuple. Par ailleurs, il demande l’examen de la motion déposée par 104 députés pour la destitution d’Emmanuel Macron. 

Le premier secrétaire du Parti Socialiste, Olivier Faure, a salué le geste mémorable d’un gaulliste. Selon lui, le dernier gaulliste qui restait dans le pays vient de démissionner avec dignité et honneur. 

En ce qui concerne le Rassemblement national, Marine Le Pen demande à Emmanuel Macron de dissoudre l’Assemblée nationale, considérant qu’il n’y a pas d’autre solution que de revenir aux urnes. Une position partagée avec le chef de file du RN, Jordan Bardella, qui affirme que son parti est prêt à gouverner si les français leur accordent une majorité.

La France dans une impasse politique

Qui va gouverner la France dans les prochains jours? Cette question est celle que se pose tout le monde.

Une autre question toute aussi légitime quant à l’existence juridique du gouvernement de Lecornu persiste. La Constitution et la jurisprudence françaises considèrent que les actes du Président ne produisent d’effet juridique qu’à compter de leur publication officielle. Parmi ces actes figurent notamment le décret de nomination d’un Premier ministre et de ses ministres, qui sont prévus dans l’article 8 de la constitution. Or, ce gouvernement n’avait pas encore été publié par le Président. En conséquence, le gouvernement d’un point de vue strictement juridique, n’existait pas encore malgré les annonces.

On n’a pour l’instant aucune indice dans la marche à suivre du Président. Sébastien Lecornu a passé 27 jours à Matignon dont 26 sans gouvernement. En moins de 3 ans, la France a connu 3 premiers ministres. Celui de Lecornu est le plus court. Il a laissé Matignon sans même présenter sa déclaration de politique générale à l’assemblée nationale.

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