Depuis la création du Henley Passport Index, les États-Unis ne figurent pas dans le top 10. Cet index fait un classement des passeports les plus puissants au monde. Les trois premières places sont occupées actuellement par un trio asiatique. Le Singapour, qui couvre 193 destinations, la Corée du Sud qui en couvre 190, et le Japon qui en couvre 189.

Quant au passeport américain, il est classé actuellement à la douzième place, ce qui est une toute première depuis que cet index classe la puissance des passeports.
Comment le Henley Passport Index calcule la puissance d’un passeport ?
Créé il y a 20 ans par le cabinet de conseil Henley & Partners, le Henley Passeport Index publie annuellement un classement des passeports. Ce classement mesure la force d’un passeport en comptant le nombre de destinations que peuvent effectuer ses détenteurs, sans visa préalable, ou avec visa à l’arrivée, ou encore avec une autorisation électronique.
Pour y parvenir, le Henley Passport Index recueille les données de l’Association internationale du transport aérien (IATA).Les conditions de visa pour 199 passeports et 227 destinations sont recensées. A chaque fois que le détenteur d’un passeport donné, peut entrer dans un autre pays avec soit visa à l’arrivée, soit un visa électronique, ou sans aucun visa, un point est accordé. Et plus le nombre de pays augmente, plus la puissance de ce passeport s’élève.
Classement Mondial 2025 :
Singapore – 1er/193
South Korea – 2ème/190
Japan – 3ème/189
Germany – 4ème/188
Italy – 4ème/188
Luxembourg – 4ème/188
Spain – 4ème/188
Switzerland – 4ème/188
Austria – 5ème/187
United States – 12ème/180
Qu’est ce qui a causé cette dégringolade?
La dégringolade du passeport américain est due à plusieurs facteurs. Le premier à prendre en considération est bien sûr la politique isolationniste de Donald Trump. En effet, depuis son arrivée au pouvoir, les États-Unis ne cessent de s’en prendre à certains pays. Parfois sous forme de guerres commerciales, ou en s’introduisant sur des sujets politiques beaucoup plus variés. Cette politique a diminué l’influence du soft power américain. La politique de repli, et souverainisme de Donald Trump, se reflète dorénavant dans la puissance symbolique du passeport américain.
Un autre facteur de cette chute est la non réciprocité pour l’exemption de visa. Alors que le passeport américain permet d’accéder à 180 destinations sans visa, il n’autorise que 46 nationalités à entrer sur le territoire américain sans visa. C’est une disparité très importante qui est de l’ordre de 134. Certains pays n’entendent plus suivre cette asymétrie.
Le Brésil, à titre d’exemple, a exclu en avril les États-Unis des pays exemptés de visas, évoquant un manque de réciprocité dans la politique migratoire américaine. D’autres pays ont également fait de même, quoique la raison évoquée à priori ne soit pas la même. La Somalie a un nouveau système d’octroi de visa électronique, qui supprime l’exemption dont jouissait le passeport américain. La Papouasie-Nouvelle-Guinée et le Vietnam ont également exclu les États-Unis des pays exemptés de visa, ce qui l’a définitivement exclu du top 10.
Une montée en puissance du passeport chinois
La Chine, quant à elle, a connu une progression très importante. En l’espace de 10 ans, elle est passée de la 94e place à la 64e place, gagnant ainsi 30 rangs. Avec un ajout de 37 nouvelles destinations à ses ressortissants. Elle offre l’entrée à 76 pays, soit 32 plus que les Etats-Unis.
Il est important de prendre en considération la politique d’influence mise en place par les autorités chinoises, contrairement à celle des Etats-Unis.
Le docteur Tim Clate, associé chez Grant Thornton, a déclaré que : “Le retour de Trump au pouvoir a ravivé les tensions commerciales, affaiblissant la mobilité des Américains, tandis que l’ouverture stratégique de la Chine renforce son influence mondiale. Ces trajectoires divergentes relieront la dynamique économique et le voyage à l’échelle planétaire.”
Cette chute du passeport américain a déclenché une ruée des Américains vers la quête de la double nationalité. Selon les données de Henley et Partners, les Américains représentent le plus grand groupe de candidats au programme de migration par investissement en 2025. Comparé à 2024, 2025 a déjà enregistré un taux supérieur de 67%, alors même que 2024 avait déjà connu une hausse de 60% par rapport à 2023.
Le professeur Peter J. Spiro de la Temple University Law School à Philadelphie, considère que la citoyenneté américaine reste précieuse, mais qu’elle ne suffit plus à elle seule. Dans les années à venir, dit-elle, de plus en plus d’Américains chercheront à acquérir une seconde nationalité par tous les moyens possibles. La double citoyenneté se banalise dans la société américaine, comme l’a résumé un internaute récemment, la double nationalité est le nouveau rêve américain.

