Un juge fédéral de district a émis, ce mercredi 15 octobre 2025, une ordonnance d’urgence interdisant à l’administration Trump de procéder à des licenciements massifs de fonctionnaires durant la fermeture actuelle du gouvernement américain.
Cette décision fait suite à une plainte déposée par plusieurs syndicats fédéraux, dont la Fédération américaine des employés du gouvernement (AFGE), dénonçant des renvois jugés illégaux et arbitraires.

Une décision judiciaire saluée par les syndicats
La juge Susan Illston, en rendant son ordonnance, a déclaré que l’administration agissait « sans réflexion suffisante » et que ses décisions entraînaient un « coût humain intolérable », selon l’Associated Press.
Les syndicats affirment que ces licenciements violent la loi et visent à affaiblir la fonction publique pendant la crise.
Le président de l’AFSCME, Lee Saunders, s’est félicité du jugement :
« Cette décision confirme que les menaces de licenciements massifs sont probablement illégales et empêche leur mise à exécution. »
Il a ajouté que les fonctionnaires fédéraux, déjà éprouvés par les attaques répétées de l’administration contre leurs emplois, méritent respect et stabilité, et non d’être traités comme des pions politiques.
Une fermeture du gouvernement qui s’éternise
La fermeture des bureaux fédéraux se poursuit depuis deux semaines, sans perspective claire de résolution.
Le président de la Chambre des représentants, Mike Johnson, a averti qu’il pourrait s’agir de la plus longue fermeture gouvernementale de l’histoire des États-Unis.
Au Sénat, un neuvième échec consécutif a été enregistré mercredi lors du vote d’un projet de loi visant à rouvrir temporairement le gouvernement jusqu’au 21 novembre.
Le texte a été rejeté par 51 voix contre 44, alors qu’il fallait 60 votes pour être adopté.
Le républicain Rand Paul a été le seul de son camp à voter contre la proposition, tandis que trois élus démocrates — Catherine Cortez Masto, John Fetterman et Angus King — ont soutenu le projet de loi malgré la position de leur parti.
Ce nouvel échec confirme l’impasse politique à Washington.
Russ Vought annonce plus de 10 000 licenciements prévus
Malgré la décision judiciaire, le directeur du Bureau de la gestion et du budget (OMB), Russ Vought, a déclaré dans une interview à l’émission The Charlie Kirk Show que plus de 10 000 employés fédéraux pourraient être licenciés pendant la fermeture.
Selon lui, cette mesure fait partie d’une stratégie budgétaire offensive visant à « défendre les intérêts du contribuable américain ».
Vought, co-auteur du Projet 2025, a précisé que ces suppressions toucheront notamment :
- les programmes liés au Green New Deal au ministère de l’Énergie ;
- l’Agence de développement des entreprises minoritaires au Département du Commerce ;
- les initiatives de justice environnementale à l’EPA (Agence de protection de l’environnement) ;
- ainsi que la CISA, l’Agence de cybersécurité et de sécurité des infrastructures.
Une crise politique et sociale majeure
Cette confrontation entre la Maison-Blanche, le Congrès et les tribunaux fédéraux met en lumière la gravité de la crise institutionnelle qui secoue les États-Unis.
Entre shutdown prolongé, menaces de licenciements massifs et blocage législatif, des milliers de travailleurs fédéraux se retrouvent dans une situation d’incertitude totale, tandis que l’administration Trump maintient sa ligne dure au nom de la rigueur budgétaire.

