AYITI AN AVAN

L’ONU presse les dirigeants haïtiens d’éviter un vide politique à l’approche de la fin de la transition

L’ONU presse les dirigeants haïtiens d’éviter un vide politique à l’approche de la fin de la transition

À moins de trois mois de la fin de la transition, le Conseil de sécurité de l’ONU a exhorté Haïti, ce mercredi 22 octobre 2025, à avancer rapidement dans l’organisation des élections. Les autorités doivent surmonter leurs divergences politiques et rétablir un gouvernement élu, alors que la violence des gangs et les crises humanitaires continuent de fragiliser le pays.

À moins de trois mois de la fin de la transition, le Conseil de sécurité de l’ONU a exhorté Haïti, ce mercredi 22 octobre 2025, à avancer rapidement dans l’organisation des élections. Les autorités doivent surmonter leurs divergences politiques et rétablir un gouvernement élu, alors que la violence des gangs et les crises humanitaires continuent de fragiliser le pays.

Appel à l’unité et à la tenue d’élections

L’ONU appelle le Conseil présidentiel de transition (CPT) et le gouvernement à s’entendre pour organiser des élections d’ici le 7 février 2026, date prévue pour le retour à l’ordre constitutionnel.

Depuis les élections générales de 2016 et l’assassinat du président Jovenel Moïse en 2021, Haïti n’a connu aucun dirigeant élu.

La représentante du Danemark, Christina Markus Lassen, a souligné que des « décisions cruciales devront être prises dans les semaines à venir », insistant sur la nécessité d’un dialogue interhaïtien constant.

Des propositions divergentes sur l’avenir du Conseil de transition

Dans la capitale, plusieurs scénarios sont à l’étude :

  • Remplacer le Conseil présidentiel actuel par un juge suprême et un Premier ministre désigné par consensus ;
  • Réduire sa composition à trois membres et créer un organe de surveillance ;
  • Prolonger le mandat du Conseil pour une année supplémentaire, jusqu’à octobre 2026.

Selon le dernier rapport du Secrétaire général António Guterres, ces débats témoignent de divergences profondes entre les acteurs politiques sur la forme et la durée du dispositif transitoire.

Renouvellement du mandat de l’ONU et de la mission de sécurité

Le Conseil de sécurité a également renouvelé le mandat du Bureau intégré des Nations Unies en Haïti (BINUH) et celui de la Force multinationale de soutien à la sécurité, pour une durée de 12 mois.

Les membres ont salué les efforts déployés par la communauté internationale pour stabiliser le pays, tout en insistant sur la responsabilité première des dirigeants haïtiens.

L’ambassadeur britannique Archibald Young a appelé les autorités à « créer les conditions nécessaires à des élections libres et équitables » et à « œuvrer de bonne foi pour la gouvernance du pays ».

Un pays plongé dans la violence et la crise humanitaire

Selon le représentant spécial du Secrétaire général, Carlos Ruiz Massieu, la situation sécuritaire reste alarmante : plus de 1,4 million de personnes ont été déplacées, et les violences des gangs continuent de ravager le pays.

Entre janvier et août 2025, 1 303 homicides ont été recensés, soit trois fois plus que sur la même période en 2024.

Les attaques se multiplient dans l’Artibonite, à Cabaret et dans les zones agricoles de Kenscoff, causant des dizaines de morts, dont des enfants.

Inquiétudes autour de l’usage de drones armés

Le rapport de l’ONU évoque aussi l’utilisation controversée de drones armés par le gouvernement haïtien dans le cadre d’un contrat avec la société américaine Vectus Global, liée à Erik Prince, fondateur de Blackwater.

Ces opérations ont déjà fait plusieurs victimes civiles, selon Guterres et plusieurs diplomates, dont l’ambassadeur russe Vasily Nebenzya, qui dénonce la présence de mercenaires étrangers en Haïti.

Soutien international et appel à la responsabilité

L’ambassadeur américain Mike Waltz a réaffirmé le soutien de Washington, tout en rappelant que les élites politiques et économiques haïtiennes « doivent aussi faire leur part » pour permettre le retour d’un gouvernement élu.

Les États-Unis promettent de poursuivre les trafiquants d’armes et les financiers des gangs, en recourant à des sanctions, saisies et restrictions de visas.

Haïti face à l’urgence politique et sécuritaire

Malgré un climat de violence extrême — avec près de 85 % de la région métropolitaine de Port-au-Prince sous contrôle des gangs —, les autorités haïtiennes affirment poursuivre leurs efforts pour rétablir la sécurité et préparer les élections.

L’ambassadeur haïtien à l’ONU, Ericq Pierre, a insisté sur la nécessité d’une politique nationale de désarmement et de réinsertion des jeunes, soulignant que le gouvernement « travaille à rétablir l’État et les institutions républicaines ».

Une transition sous pression

À moins de trois mois de la fin du mandat du CPT, la pression internationale s’intensifie.

Entre divergences politiques, crise sécuritaire et instabilité sociale, Haïti joue une partie décisive pour éviter un vide institutionnel et retrouver enfin le chemin de la démocratie.

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