Des agents fédéraux de la police de l’immigration américaine ICE ont été déployés à New York le mardi 21 octobre, en plein cœur de Manhattan. Généralement, ces agents se basent dans les couloirs du 26 Federal Plaza, afin d’épier les immigrants qui régularisent leur dossier à la cour de justice. Mais mardi, ils ont été à Canal Street, dans un quartier chinois réputé pour vendre des produits de contrefaits à bas prix. Les agents visaient principalement des vendeurs ambulants africains. Neuf ont d’ailleurs été arrêtés, et placés en détention selon un communiqué du ministère de la sécurité intérieure.

Intervention des agents de l’ICE à New-York
Plus d’une cinquantaine d’agents fédéraux de la police de l’immigration ont été impliqués lors de cette descente. L’intervention des agents a suscité la colère des habitants, qui dénoncent une chasse à l’homme basée sur le profilage racial. De nombreuses personnes ont insulté les agents fédéraux, et le lendemain, des centaines se sont réunis pour manifester dans les rues. Ils réclamaient le départ de l’ICE des rues new-yorkaises.
Dans des vidéos publiées sur les réseaux sociaux, on pouvait voir les agents procéder à des arrestations musclées, et des scènes de violence entre manifestants et force de l’ordre.
Une politique rejetée par une partie de la population
Depuis le retour de Donald Trump à la Maison Blanche, les arrestations de l’ICE ont été critiquées par plusieurs organisations de défense des droits humains. Ces derniers évoquent des interventions injustifiées, basées sur aucune preuve. La procureure générale de l’Etat, Letitia James, a lancé un formulaire pour recueillir des informations sur la conduite de la police de l’immigration. Les candidats à la mairie de New York ont condamné l’opération de l’ICE. Le favori démocrate, Zoran Mamdani, considère l’ICE comme une entité imprudente, se souciant peu de la loi, et des personnes qu’elle doit servir.
Ce jeudi, la présidente du conseil municipal, Adrienne Adams, et d’autres représentants politiques et religieux, ont tenu une conférence de presse pour dénoncer une politique qui nuit à leur sécurité. “Nous sommes réunis pour envoyer à l’unisson un message clair à l’administration Trump : ne touchez pas à New York. Cessez de menacer notre sécurité publique et notre économie”, a-t-elle déclaré.
“No Kings Day”, le mouvement qui anime des millions d’américains
Il est aussi à noter que ce samedi 18 octobre, près de 7 millions d’Américains ont manifesté à travers plusieurs villes des États-Unis. Boston, San Diego, Los Angeles, Chicago et New York, toutes ces villes ont été le spectacle de ces manifestations. Ils dénonçaient l’autoritarisme de Donald Trump, lequel selon eux se prend pour un roi. La politique migratoire de l’administration Trump, le déploiement de la garde nationale à Los Angeles et à Washington DC, la position de Trump sur les droits des personnes trans et des ouvriers, et même son indéfectible appui à Israël, tous ces sujets ont été soulevés par les manifestants. Par ailleurs, c’était la plus importante mobilisation organisée contre Donald Trump depuis son retour à la Maison Blanche.

Le locataire de la Maison Blanche n’a pas du tout apprécié ces manifestations. Fidèle à lui-même, il a répondu à sa manière en publiant une vidéo générée par l’IA sur son réseau social Truth. Cette vidéo le montre qui pilote un avion de chasse, larguant des tonnes d’excréments sur les manifestants. Le vice-président JD Vance a de son côté publié une vidéo où l’on voit les démocrates se prosterner devant un Donald Trump sacré roi.
Le fossé continue de se creuser aux Etats -Unis entre l’administration et la population.

