États-Unis, jeudi 3 juillet 2025 – Le projet de loi budgétaire du président américain a été approuvé lors d’un ultime vote serré à la Chambre des représentants. Le texte comprend des crédits d’impôts massifs, de larges coupes dans les dépenses sociales et un alourdissement du déficit public. Le Congrès américain a ainsi définitivement adopté ce jeudi un vaste projet de loi voulu par Donald Trump, offrant au républicain un succès législatif important en ce début de second mandat.

Une adoption au forceps après des tractations intenses
Après un premier vote serré au Sénat mardi, la Chambre des représentants a validé ce texte de 869 pages à l’issue d’ultimes négociations et pressions politiques. Surnommée par Donald Trump lui-même la « grande et belle loi » (One Big Beautiful Bill), cette réforme budgétaire constitue la première grande victoire législative du président depuis sa réélection.
La Maison Blanche s’est empressée de saluer cette adoption par un message triomphal sur X : « VICTOIRE ». Le président doit promulguer la loi ce vendredi, jour symbolique de la fête nationale américaine.
Des divisions républicaines qui ont retardé le vote
Les élus républicains au Congrès américain n’ont pas réussi, tard mercredi, à surmonter leurs divisions et à avancer vers une adoption définitive du vaste projet de loi budgétaire porté par Donald Trump. Le président, visiblement agacé par ces retards, a exprimé son impatience face au blocage partiel du processus.
Après le Sénat, qui avait donné son feu vert mardi de justesse, la Chambre des représentants devait se prononcer dans la journée de mercredi sur ce texte de plusieurs milliers de milliards de dollars, mais les tractations internes ont ralenti le vote final.
Des mesures phares en tête d’affiche
En tête d’affiche du projet de loi : la prolongation de colossaux crédits d’impôt adoptés lors du premier mandat du républicain. L’élimination de l’imposition sur les pourboires, promesse phare de sa campagne, est également prévue, de même que des milliards de dollars supplémentaires pour la défense et la lutte contre l’immigration clandestine.
Donald Trump a promis mercredi qu’en cas d’adoption du texte, les États-Unis connaîtraient « une renaissance économique comme jamais vue auparavant ».
Un texte qui profite aux plus riches ?
Selon des analyses indépendantes, les principaux bénéficiaires seront les ménages les plus aisés, tandis que des millions d’Américains aux revenus modestes pourraient perdre leur accès à des programmes publics d’assurance santé ou d’aide alimentaire.
Pour compenser en partie le creusement du déficit :
les républicains prévoient de sabrer dans Medicaid, programme public d’assurance santé dont dépendent des millions d’Américains,
de réduire drastiquement Snap, principale aide alimentaire du pays,
et de supprimer de nombreuses incitations fiscales en faveur des énergies renouvelables adoptées sous Joe Biden.
Un déficit public en forte hausse
Experts comme politiques s’inquiètent de l’explosion attendue du déficit public. Le Bureau budgétaire du Congrès (CBO), chargé d’évaluer de manière non partisane l’impact des lois sur les finances publiques, estime que la One Big Beautiful Bill augmenterait la dette de plus de 3 400 milliards de dollars d’ici 2034. À elle seule, l’extension des crédits d’impôt coûterait 4 500 milliards de dollars.
« Je suis venu à Washington pour aider à freiner notre dette nationale », a affirmé Keith Self, un élu républicain à la Chambre, pour justifier son vote contre lors du vote de procédure. L’élu texan a dénoncé le fait que ses collègues du Sénat ont « piétiné » la version de la Chambre, mais il a finalement changé son vote en « pour », estimant que c’était « une question de morale »
Une opposition unanime des démocrates
Sans surprise, les démocrates ont rejeté en bloc ce texte. Leur chef à la Chambre, Hakeem Jeffries, a dénoncé une « monstruosité répugnante » qui « fera souffrir les Américains ordinaires » au profit des plus riches.
Une loi adoptée, mais une Amérique plus divisée que jamais
Si Donald Trump savoure cette victoire législative, le pays reste profondément divisé. À quelques mois de la présidentielle, cette loi pourrait devenir un enjeu central des débats sur les inégalités, la protection sociale et la dette publique.